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Au Portugal, Luis Montenegro à la tête d’un gouvernement minoritaire

Minoritaire et condamné à négocier chaque loi avec des partis décidés à incarner l’opposition, le prochain gouvernement portugais est menacé par l’instabilité avant même d’être formé. Mercredi 20 mars, aux alentours de minuit, le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, a confié au chef du Parti social-démocrate (PSD, centre droit), Luis Montenegro, 51 ans, le soin de former un exécutif et de tourner la page de huit ans du gouvernement socialiste d’Antonio Costa.
Arrivée en tête lors des élections législatives anticipées du 10 mars avec 29 % des voix, la coalition conservatrice Alliance démocratique (AD) qu’il a menée, réunissant autour du PSD, le parti de droite Centre démocrate et social (CDS) et un petit parti monarchiste, ne compte cependant que 80 sièges sur 230 à l’Assemblée de la République.
« Il existe une majorité relative, non absolue, composée de députés du PSD et du CDS, et c’est sur cette base que nous présenterons notre gouvernement et commencerons la tâche de changer le Portugal », avait déclaré M. Montenegro plus tôt dans la journée, après une première visite au palais présidentiel de Belem. Résolu à gouverner en minorité, tout au plus envisage-t-il d’inclure des représentants du jeune parti Intiative libérale (IL), afin d’arrimer huit sièges supplémentaires au gouvernement. Il devrait dévoiler la composition de son équipe le 28 mars, pour une prise de fonction le 2 avril.
Dix jours après le vote, le président portugais a attendu la publication des résultats définitifs des élections législatives anticipées – qui n’ont été connus que dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 mars –, une fois comptabilisées les voix des émigrés, pour nommer le nouveau premier ministre. Le parti d’extrême droite portugais Chega (« ça suffit ») a finalement raflé deux des quatre sièges qui se jouaient dans les deux circonscriptions de l’étranger (Europe et reste du monde), où quelque 330 000 Portugais – un record – se sont rendus aux urnes.
Fondé en 2019 par l’ancien commentateur sportif et docteur en droit André Ventura, Chega confirme ainsi sa percée électorale fulgurante, en passant de 12 à 50 députés (18 % des suffrages). Arrivé en troisième position, il n’a cessé de faire pression sur le PSD, ces derniers jours, pour qu’il l’inclue dans un gouvernement de coalition, en échange de quatre années de stabilité. Malgré la pression de représentants de l’aile droite de son propre parti, M. Montenegro a cependant confirmé sa promesse de campagne de ne pas intégrer l’extrême droite dans son exécutif.
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